Devenir DTM et Directrice du District: Quel honneur! Quel bonheur! Quelle horreur!

Par Laurence Pechadre, DTM, directrice du district 2017 – 2018

Devenir DTM et Directrice du District la même année, quel honneur! Quel bonheur! Quelle horreur! Oui, 2017 reste une année mémorable pour moi, en tant que Toastmaster, leader et entrepreneure (et maman). Porter les couleurs de mon club maison 99 Bank, devenu Downtown Ottawa Toastmasters et être inspirée par mes mentors bienveillants. Représenter l’inventivité des 200 clubs de notre grand district bilingue lors des rencontres de Toastmasters International, un vrai honneur. Pour l’entrepreneure que j’étais, découvrir la diversité des membres des clubs au cœur des villes de Kingston à Rimouski et les clubs uniques d’Akwesasne et Odawa Neeskak, quel bonheur. Pour la nouvelle arrivante que j’étais, parcourir les quartiers d’Ottawa, de Montréal ou de Québec, quelle immersion canadienne! Pour la leader que j’étais, passionnée de leadership au quotidien, quel bonheur d’apprendre auprès des responsables de clubs rencontrés chaque semaine. Pourtant, à 55 ans, attachée aux habitudes, aux traditions et au papier, quelle horreur ! Car 2017, c’est le déploiement de Pathways dans le monde. Or, la technologie n’est pas mon fort. Je fais partie des codes 18, abhorrés par les informaticiens. Le code 18 est de l’argot de les informaticiens pour les idiots – c’est-à-dire que le problème se trouve à 18 pouces de l’écran. Comment allai-je concilier ce handicap et mes responsabilités ?

Heureusement, je n’ai pas le choix. Alors, calmement, avec de grandes respirations – comme avant toute présentation importante – je rencontre en chemin les aides nécessaires pour faire face aux événements les plus inattendus et aux défis qui les accompagnent tout près de moi. Diriger le district devient une aventure collective partagée avec le Conseil du district : les autres membres du trio, les responsables administratives, financière ainsi que directeurs de division et de secteur se sont vite révélés de précieux alliés, pour la plupart. Au total plus de soixante bénévoles dont la connaissance et le vécu Toastmasters n’a d’égal que la motivation à progresser et à servir. Aux discussions mensuelles du trio – non, il ne s’agit pas du denier menu de chez Tim, mais des trois dirigeants de tout district : croissance des clubs, qualité des programmes aux côtés du ou de la directrice – et rencontres régulières avec la responsable financière j’ai ajouté des appels avec chacun des huit directeurs et directrices de division. Je voulais qu’ils retirent le maximum de cette année cruciale pour eux comme pour tous les adhérents de leurs divisions. Comment mesurer le succès du leadership ? Le plan de succession réussi est certainement une grande fierté pour moi. Il montre que chacun et chacune a inspiré et préparé la relève. Une manière de laisser aux suivants les clés de la maison prête à les accueillir.

« La véritable expérience n’est pas pensée mais vécue » par Einstein, s’applique tout à fait au leadership que nous avons développé durant cette forte transition – à mettre en parallèle avec celle que COVID nous impose ou celle de nos excès de déchets.

Retour en 2017, l’appui des équipes au siège a joué un grand rôle dans la mise en place de Pathways mais aussi de Concur qui se généralisait pour faciliter la gestion financière, à distance. J’ai trouvé des interlocuteurs ouverts et efficaces. En quelques mois, ces outils sont devenus plus compréhensibles et accessibles. Sans oublier nos champions des données partagées, toujours prêts à expliquer, montrer et rationaliser nos processus. Ils se reconnaîtront ici, tant en Ontario qu’au Québec. Pour Pathways, dès fin octobre, chacun a pu se confronter à ses forces et ses limites. Comment faire le lien entre son expérience d’hier et ce logiciel inconnu ? L’important, comme en tout, fut de pratiquer, pratiquer, pratiquer et partager nos apprentissages avec bienveillance et patience. Qualités innées pour certains, acquises pour d’autres, elles existent en chacun. Des mentors constructifs apparaissent, les plus jeunes ou les plus à l’aise avec le digital se sont rapprochent des plus anciens ou des plus gauches comme moi, la gentillesse et la persistance ont eu raison des frustrations. Tout à coup, le mentorat s’ouvrait à des territoires plus vastes : ceux de la transmission de savoir et de compétences, avec beaucoup de plaisir et de sourire. Bien des personnalités se sont révélées via les écrans et les sessions de soutien, à distance dans les deux provinces ! Le district 61 augurait de ses capacités à affronter les épreuves technologiques, bien utiles en temps covidien.

Les bénéfices de cette année de bouleversement ? Calculez vous-même ! Ajoutez les kilomètres parcourus aux heures de réunions, aux nouvelles connaissances au Canada, de la France et dans le monde, et ôtez-en en les imprimés économisés. Accepter chacun pour ce qu’il apporte, tenir des propos respectueux, faire de son mieux avec les ressources disponibles, se remettre en cause, ne pas se prendre trop au sérieux et ne rien prendre trop personnellement. Bizarrement, je viens de relire les quatre accords toltèques lors de mes récentes pérégrinations en France, sous couvre-feu, avant son troisième confinement. En transmettant ces lignes, je réalise le chemin parcouru en quatre années presque sans papier ! Il m’a montré comment faire d’autres pas sur la route du style de vie zéro déchet. Et ça, pour une entrepreneure, leader, citoyenne et parente, quel bonheur! Durable.